Et c'était exactement ça. C'était même mieux que ça : nous entendions des histoires, et nous en vivions une. Assis sur une chaise en bois, entouré de ces têtes plus basses que lui, Conor O'Brien était narrateur. Regardez-le pendant 'Earthly Pleasure' (à 14'30), nous conter l'histoire folle de cet homme catapulté en pleine guerre depuis ses chiottes. Ecoutez-le nous chuchoter un couplet, réciter le suivant tel un comploteur, fermer les yeux comme s'il visualisait la scène. Et voyez l'histoire qui se déroule devant nous, celle du jeu qui se joue en direct entre Conor et Vincent Segal, qui avait accepté le défi de jouer ce soir-là de son violoncelle, sans jamais avoir rencontré Villagers.
Cela nous rappela bien évidemment le jeu de séduction entre St Vincent et Andrew Bird. Vincent avait répété trois chansons, mais est resté jouer sur quasiment toutes, s'adaptant à merveille, incroyablement joueur, évidemment doué. Il pris même les rênes de la soirée à plusieurs reprises, racontant l'histoire d'un instrument de percussion ou insistant pour que Conor et Cormac s'essayent à une version plus musclée de 'The Wave'.
Il y eut deux rappels, des chansons dans plusieurs pièces de l'appartement, des adolescentes qui connaissaient les paroles, Lisa Hannigan qui vient aider aux harmonies, des versions douces de chansons qui nous avaient impressionnées par leur puissance et au final toute l'incroyable palette de sentiments brossée par un musicien incroyable, l'un des plus beaux conteurs d'aujourd'hui, et dont l'album {Awayland} constitue le plus parfait recueil.
N'hésitez pas, ce disque est aussi magique que cette soirée dont nous avons voulu témoigner.