Andrew Bird qui joue du violon à la fenêtre pour dire aux invités qu'ils peuvent monter, qui nous raconte des histoires de murs qui s'effondrent et d'amours qui s'effilochent, qui siffle une de ses vieilles chansons, qui en mélange deux autres, joue plus long que prévu, sourit, nous fait vibrer... Et puis St Vincent qui arrive, Bird qui reste, les deux qui jouent, qui s'amusent, qui créent ensemble, et nous qui aimerions tout montrer, qui savons bien que la vidéo ne sera capable, au mieux, d'offrir des bribes du bonheur de ce soir là. Mais ces bribes même sont précieuses...
Ce soir là fut un de ces moments où la situation nous échappe, où les artistes prennent le volant, et donnent plus que ce que nous aurions osé demander. Nous avions essayé de pousser St Vincent et Andrew Bird à jouer un morceau ensemble, ils avaient parlé vaguement d'une reprise de Dylan. Puis Annie est arrivée et Andrew, qui était supposé partir, est resté. Il s'est assis à l'autre bout du piano, son violon à la main, et a improvisé sur chacune des compositions d'Annie. Nous n'étions plus en train d'organiser un concert dans un cadre exceptionnel, nous assistions, médusés, à de la création pure, à un duel enchanteur.
Quelques semaines plus tard, Andrew Bird annonçait que St Vincent assurerait ses premières parties aux Etats-Unis. A Paris, quelques veinards savaient où ils s'étaient rencontrés...
Une production Stances & La Blogotheque, avec le soutien d'ArteLiveWeb
Réalisé par Chryde et Benoit Toulemonde
Son par Etienne Pozzo
Un grand merci à Michael de Coop, Jean-Philippe de Beggars, à Pierre et sa famille qui nous ont accueillis